Applis de rencontre : dans la tête des millenials...

Qui a dit que Tinder n'était bon que pour les relations d'un soir ? Selon une étude américaine, les millenials n'utiliseraient pas seulement Tinder pour faire des rencontres. Paroles de millenials pro et anti applications de rencontre.

Dans l'étude menée par la plateforme américaine LendEDU sur 3 800 étudiants âgés de 18 à 22 ans, on apprend que 72 % d'entre eux expliquent avoir déjà essayé Tinder. Et pas seulement pour de l'éphémère. Parmi ces jeunes interrogés, 29,2 % auraient déjà fait au moins une rencontre par ce biais. Quand on demande aux millenials s'ils utilisent Tinder et pourquoi, certains expliquent chercher avant tout une relation d'un soir, une relation sérieuse ou à booster leur confiance en eux. D'autres préfèrent garder ces outils à distance.

POURQUOI PAS

Christopher, 25 ans

J'étais dans un moment de ma vie un peu morne. Au niveau sentimental, c'était plutôt catastrophique. Alors j'ai téléchargé l'application Tinder pour essayer. Au mieux, j'allais y trouver une copine et au pire je serais resté célibataire. On a tendance à croire que sur ces réseaux, on ne peut pas être à la recherche d'une relation sérieuse. Pourtant, la plupart des profils féminins que j'ai pu voir sont très clairs. Elles cherchent une relation sérieuse et surtout pas de relation sans lendemain. Je me suis inscrit il y a un an environ et je n'ai fait qu'une seule rencontre. Ça s'est très bien passé. On est devenu très bon amis. Ce qui m'a plu dans ce mode de rencontre, c'est son côté pratique. Si par exemple, je suis dans mon canapé et que je n'ai pas envie de sortir rencontrer du monde, je n'ai qu'à swiper* quelques profils. Si réciprocité il y a, tant mieux.

« Se faire courtiser, ça flatte l'ego »

Coline, 23 ans

J'étais célibataire à l'époque. Je voyais mes amis utiliser Tinder pour faire des rencontres. Au départ, j'étais plutôt réticente à l'idée mais je me suis laissé convaincre. Je me suis inscrite il y a deux ans. Ça a eu un effet assez plaisant au début. Dans le sens où avoir beaucoup de matchs*, se faire courtiser, ça flatte l'ego. Après, je ne vais pas mentir. Bien sûr que je me suis amusé. C'est facile. Il m'est arrivé de faire des rencontres éphémères, mais j'ai aussi rencontré mon copain actuel comme ça. Sur Tinder, je dirais qu'il y a de tout pour tout le monde.

« C'est tellement plus simple »

Sébastien, 21 ans

On ne va pas se mentir, sur Tinder, c'est tellement plus simple de rencontrer quelqu'un sans tourner autour du pot pendant des heures. Dans la vraie vie, on se fait beau, on va dans un bar, on consomme, on paye à boire, on discute quelques heures et avec un peu de chance, la rencontre aboutit à quelque chose. Ou pas. Alors que là, rien qu'avec mon téléphone, partout où je suis, je sais qui autour de moi a envie de la même chose que moi. C'est assez révolutionnaire quand même. Après, c'est sûr que ça ne vaut pas une vraie rencontre avec des regards, de la séduction et de vraies conversation. Mais c'est déjà pas mal.

POURQUOI NE PAS

Emilie, 22 ans

Je n'utilise pas du tout les applications de rencontre. Pour moi, ces réseaux sont basés uniquement sur l'apparence. J'ai l'impression que c'est surtout utilisé par les hommes. Ils font défiler des dizaines de profils par jour comme s'ils choisissaient un vêtement. Ça fait un peu bétail. Je suis abonnée au compte Instagram @perlesmasculines. Sur la page, on peut voir des captures d'écran de conversation Tinder très limite. Du style : "tu veux baiser ?" dès le premier message. Si c'est pour qu'on te parle comme à une prostituée, je ne vois pas trop l'intérêt. Clairement, sur Tinder, à part des coups d'un soir, je ne suis pas sûre que l'on puisse trouver autre chose. Après, il y a toujours des exceptions.

Noélie, 19 ans

Je n'ai jamais eu besoin d'aller sur ce genre d'application. J'ai toujours rencontré mes petits copains autrement : par le lycée, le sport par exemple. Puis, à vrai dire, ça ne m'intéresse pas vraiment. C'est quand même très axé sur les rencontres éphémères. Je sais que c'est de ma génération, que j'ai plein d'amis qui utilisent Tinder ou Adopte Un Mec, mais clairement, moi, je ne suis pas la cible. C'est un mode de rencontre dans lequel je ne me retrouve pas.

1. swiper* : dans le contexte des applications mobiles et des écrans tactiles, le swipe est l'action de balayage latéral effectuée à l'aide de son doigt par un mobinaute.

2. matchs* : quand deux utilisateurs manifestent un intérêt réciproque pour une personne, il est d'usage de dire qu'il y a eu un match.

Oriane Chaït